William Olaf Stapledon (1886 -1950), est un philosophe anglais et un auteur de romans de SF visionnaire ayant esquissé nombre des thèmes classiques explorés par la science-fiction du XXe siècle.
Son œuvre influença directement des auteurs comme Arthur C. Clarke, Brian Aldiss, Stanisław Lem et John Maynard Smith et indirectement un grand nombre d'autres auteurs, fournissant une large contribution d'idées nouvelles au genre de la science-fiction (la plupart d'entre elles étant inspirées de lectures philosophiques). Son idée d'empires englobant plusieurs galaxies inspira de nombreux auteurs de science-fiction comme Edward Elmer Smith, Alfred Elton van Vogt ou Isaac Asimov.Bien que son œuvre ait été écrite avant l'apparition du mouvement appelé « transhumanisme » (1966), les thèmes de la condition transhumaine et du super-esprit composé de nombreuses consciences individuelles sont des thèmes récurrents dans son œuvre. Son roman intitulé Créateur d'étoiles contient même la première description connue de la célèbre sphère de Dyson. Freeman Dyson déclara que ce fut le roman qui lui en fournit l'idée première. Les Derniers et les Premiers propose également une description d'ingénierie génétique et de terraformation. Son roman Sirius décrit également un chien dont l'intelligence égale celle d'un être humain, comme plus tard dans Demain les chiens de Clifford D. Simak. Ce dernier roman fut tout d'abord refusé par son éditeur à cause de quelques scènes sexuellement explicites.
Ses œuvres de fiction représentent souvent une quelconque intelligence écrasée par un univers totalement indifférent. Ses romans présentent souvent des protagonistes tourmentés par le conflit entre leurs bas instincts et leurs hautes aspirations. Les romans Les Derniers et les Premiers (Last and First Men, une histoire anticipée de l'humanité) et Créateur d'étoiles (Star Maker, une histoire esquissée de l'univers) en particulier furent encensés par des personnages aussi divers que J. B. Priestley, Virginia Woolf et Winston Churchill. Leur philosophie rebuta en revanche C. S. Lewis, dont la Cosmic Trilogy fut écrite en réponse à l'amoralité qu'il percevait dans les romans de Stapledon. En fait, Stapledon était agnostique et hostile aux institutions religieuses, mais non aux aspirations religieuses, ce qui lui valut quelques différends avec H. G. Wells tout au long de leur correspondance.
Oeuvres notables :
Les derniers et les premiers (1930) :
• Est-ce la fin de l'humanité ?
Oui. Mais auparavant vous allez vivre pendant deux mille millions d'années !
• Après des guerres extraordinaires, vous redeviendrez un homme primitif, et les Martiens envahiront la Terre.
• Mais l'homme trouvera toujours l'outil pour se défendre, avant de s'en servir pour se détruire. Alors vous ne serez pas étonnés si les premiers sont les derniers.
Les derniers hommes à Londres (1932) :
Je suis un représentant distingue de la dernière espèce humaine vivant sur une planète privilégiée dans un avenir de deux milliards d'années.
Et pour mieux comprendre vos moeurs, à vous, Terriens, j'ai décidé de pénétrer dans l'un de vos esprits, et d'observer votre univers avec vos yeux et votre coeur, mais sans, pour autant, perdre mon intelligence !
Alors, ne rejetez pas toute méfiance !
Créateur d'étoiles (1937) :
Un « anglais moyen », ayant mené jusque-là une vie heureuse mais étriquée, vit, par une belle nuit étoilée, sur une colline couverte de bruyère des environs de sa ville, une aventure que l'on ne peut qualifier que de « cosmique ». Il est en effet brusquement emporté dans l'espace mais, à la différence des autres voyages spatiaux habituels à la Science-Fiction, il s'agit ici d'un voyage par l'esprit...
Notre héros se retrouve à la fin sur son petit monde d'origine, changé profondément par sa vision hypercosmique qui donne, dans les douloureuses limites qui sont les siennes et les nôtres, sens et beauté à ce qu'il appelle « notre petit grain planétaire » où la science humaine n'est encore « qu'une brume de nombres » et la philosophie « un brouillard de mots ». Dans ce prodigieux récit à la fois religieux et terriblement matérialiste (dont la lecture-permet de pleinement comprendre Les derniers et les premiers et Les derniers hommes à Londres (Présence du Futur) se trouvent mêlés, pour la première fois, le genre littéraire le plus ancien : la cosmogonie, et le plus moderne : la science-fiction.
Sirius (1944) :
Voici l'aventure de Sirius, un chien auquel un savant a réussi à donner un cerveau d'homme. Élevé dans la famille de son maître, Sirius se montre aussi intelligent que la partie fille de son âge qui partage ses jeux. Mais ses rapports avec l'enfant sont complexe. Ah ! comme il est difficile d'être à la fois un chien et un homme, surtout lorsqu'on vieillit et qu'il faut trouver une situation ! Ce serait tellement plus simple d'être bête ! Mêlant le fantastique, l'humour et l'émotion dans cette satire du monde contemporain, Olaf Stapledon pose cette question : jusqu'où peut aller la folie humaine ?
Les auteurs du jdr ont avoué s'être inspirés de divers romans de Stapledon pour concevoir les personnages de John l'étrange et Sirius!
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